INSTALLATIONS


FONDATION SUISSE / ARCHITECTE LE CORBUSIER
Cité Internationale Universitaire de Paris - 7, boulevard Jourdan - 75014 PARIS


DO NOT DISTURB
RAPHAËL BOCCANFUSO


Vernissage le jeudi 9 avril de 18h à 21h
Exposition du 9 avril au 10 mai 2009

Sur une proposition de la Galerie Patricia Dorfmann, le Pavillon suisse à la Cité Internationale Universitaire de Paris est très heureux d’offrir à l’artiste franco-suisse Raphaël Boccanfuso carte blanche pour prendre possession du lieu à sa manière drôlement provocante, en pied de nez à l’architecture de Le Corbusier.
Le communiqué de cette exposition a été rédigé par l’artiste lui-même, sous forme de lettre personnelle adressée directement à la directrice du Pavillon suisse, Yasmin Meichtry.


Chère Yasmin,

Tu m’invites, j’accepte et je te fais partager mon point de vue.
Au rez-de-chaussée, dans le hall d’entrée ainsi que le "Salon courbe", seront présentés, sur socle et sous vitrines de plexiglas, un ensemble d’objets pour la plupart édités à plusieurs exemplaires. Ceux-ci sont empruntés à des univers différents et sont en partie élaborés à travers leurs intitulés: c’est la désignation et le langage qui construit la lecture de l’objet. Ils font principalement référence au corps dans l’espace et le temps ainsi qu’à ses fonctions primaires ; je veux dire par là qu’ils sont relativement triviaux et d’usage courant : un verre INAO sur lequel est imprimée une trace de rouge à lèvres ( le baiser de l’artiste), par exemple. Ils engagent des antagonismes tels que : intérieur/extérieur, individuel/collectif … La Fondation n’est t-elle pas un lieu de vie, et la salle commune, historiquement, le réfectoire ? C’est la raison pour laquelle j’ai choisi de placer ces objets au rez-de-chaussée, dans les espaces communs de cet habitat collectif. Avançons… jusqu’à se casser le nez sur la vitre du Salon! Une intervention sera pratiquée sur les larges baies vitrées. La fluidité entre l’intérieur et l’extérieur, telle que, j’imagine, a pu la concevoir Le Corbusier, sera corrompue, tendue de noir mat, la frontière sera marquée et fortement matérialisée par un texte. Le Pavillon suisse, haut lieu de l’architecture, bâtiment manifeste comme on dit, fréquenté par un public venu des quatre coins du monde, accueille des résidents ; c’est un lieu de vie et de visite. Aux étages sont les chambres, les espaces privés, seule l’une d’entre elles est réservée aux visites : la chambre n°105, la chambre témoin, aménagée avec son mobilier d’époque signé Charlotte Perriand. Témoin, mais témoin de quoi ? DO NOT DISTURB ! Témoin d’une séance d’hypnose pratiquée, à ma demande, sur la directrice (Patricia Dorfmann) de la galerie avec laquelle je travaille. Rien de personnel, ici seront mises à plat nos relations professionnelles, basées sur une confiance partagée et scellée, dans le meilleur des cas, par un échange pécuniaire et marchand. Une expérience dont le contenu et l’objectif ne peuvent être révélés à l’heure où paraît ce communiqué de presse…
Merci, Chère Yasmin, pour ton invitation à habiter votre Maison.

Raphaël Boccanfuso, février 2009

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© Raphaël Boccanfuso 2009